Les résultats de la prise en charge de l’AVC ischémique sont très sensibles au facteur temps. Aussi, on voit éclore de nouvelles solutions visant à optimiser les soins préhospitaliers de l'AVC.
La télémédecine en ambulatoire est une nouvelle approche prometteuse pour accélérer et améliorer la qualité des soins aigus de l'AVC. Elle repose sur des échanges audio-vidéo bidirectionnels en direct entre un patient et un neurologue dans une ambulance en mouvement et le transfert automatisé des paramètres vitaux.
Un gain de temps de 20 minutes a le potentiel d'améliorer la probabilité d'une issue favorable après thrombolyse intraveineuse de 2,3% dans une population d'AVC mixtes et est associé à une réduction de la mortalité intrahospitalière, à une diminution du risque d'hémorragie intracrânienne symptomatique, à une augmentation des chances d'indépendance au moment de la sortie et à une probabilité accrue d'être renvoyé à la maison. Il n'existait cependant aucune preuve de la rentabilité de l’approche. Du moins jusqu’à ce récent travail réalisé par une équipe de la VUB (1) L’analyse repose sur une méthodologie complexe à découvrir dans la publication originale, qui est libre d’accès.
Dans le scénario de base - reposant sur un coût de mise en œuvre estimé à 159.425 $US -, la télémédecine en ambulance apparaît rentable en comparaison aux soins classiques de l'AVC à partir d'un gain de temps de 6 minutes. Au bout de 12 minutes, la télémédecine en ambulance devient dominante, ce qui se traduit par une diminution moyenne des coûts de -30 $US par patient et par 0,00456 QALYs en moyenne gagnée par patient. Dans plus de 82% de toutes les simulations probabilistes, la télémédecine en ambulance demeure en deçà du seuil de rentabilité de 47.747 $US.
Selon les auteurs, ces résultats suggèrent que la télémédecine en ambulance a le potentiel de devenir une intervention rentable dès lors que des gains de temps significatifs dans la mise en œuvre clinique seront réalisés.
Depuis novembre 2017, des ambulances équipées d’un dispositif de télémédecine visant à accélérer la prise en charge de l’AVC circulent à Bruxelles et à Anvers comme déjà annoncé dans nos colonnes.