La Ligue Francophone Belge contre l'Epilepsie (LFBE) a lancé,la semaine dernière, une campagne de sensibilisation visant à lutter contre la stigmatisation des personnes atteintes de cette maladie, à l'occasion de la journée mondiale contre l'épilepsie ce lundi 11 février.
Selon une étude menée par les neurologues Pascal Vrielynck (Centre Neurologique William Lennox) et Michel Osseman (CHU UCL Namur), la stigmatisation, ouvertement exprimée ou ressentie, est retrouvée chez près de la moitié des personnes atteintes d'épilepsie et est jugée sévère dans 10 à 30% des cas. La personne ou son entourage peuvent éprouver des difficultés à fonder une famille ou trouver un emploi, même en l'absence de contre-indication. Un enfant risque, pour sa part, de se voir exclu de certains activités ou sorties scolaires auxquelles il aurait pu participer sans difficultés.
«La discrimination est manifestement favorisée par une méconnaissance de la maladie chez le grand public», relève le Pr Osseman. «Une première enquête de la LFBE sur la perception de la maladie dans la société montrait que près de 30% des personnes sondées pensaient que l'épilepsie est une maladie mentale. 85% pensaient également qu'en cas de crise, il fallait insérer un objet entre les dents pour éviter d'avaler sa langue, ce qui est impossible.»
Pourtant, ajoute le Dr Vreylinck, également président de la LFBE, environ deux personnes sur trois n'ont plus de crise lorsqu'ils sont sous traitement et la majorité des personnes avec une épilepsie ont une vie familiale, sociale et professionnelle normale. Pour les enfants, «le Service de Promotion de la Santé à l'Ecole (PSE) est présent pour soutenir et aider à mettre en place un accueil de qualité», fait valoir le Dr Lise Maskens, présidente de l'association des médecins scolaires.
L'épilepsie concerne environ 70.000 personnes en Belgique.