Lorsque la santé mentale est mise à mal, il peut être bénéfique d'échanger avec une personne qui a connu des difficultés similaires. Ces contacts "entre pairs" restent cependant sous-estimés, malgré des études et expériences de patients positives, déplore le Conseil supérieur de la Santé (CSS), qui plaide dans un nouvel avis publié mercredi pour un cadre structurant cet accompagnement.
Dans le domaine de la santé mentale, l'aide et les conseils provenant d'une personne ayant une expérience similaire à la sienne "est très précieuse car les pairs sont en mesure de répondre aux besoins des patients d'une manière unique", avance le CSS, l'organe d'avis scientifique du SPF Santé publique.
Échanger avec quelqu'un qui est passé par les mêmes difficultés peut "offrir de l'espoir et une perspective (...) en montrant que le rétablissement est possible", illustre le Conseil. Cela peut aider "à surmonter les sentiments d'isolement et de désespoir".
"En outre, les pairs peuvent apporter un soutien supplémentaire pour faire face aux difficultés liées au diagnostic de la maladie mentale, gérer l'anxiété et surmonter l'(auto-)stigmatisation", poursuit le CSS.
Ces contacts entre pairs, qui complètent le parcours de soins traditionnel, permettent "au patient de se sentir entendu, compris et soutenu à de multiples niveaux".
Pourtant, ils souffrent d'un manque de reconnaissance. Le CSS plaide dès lors pour un cadre structurel, tant pour mieux protéger le patient et le pair aidant, que pour garantir la qualité de l'accompagnement.
"Un statut reconnu, fixant les rémunérations et les attentes correspondantes, est nécessaire pour professionnaliser davantage l'organisation des contacts entre pairs", sollicite le Conseil supérieur de la Santé. Celui-ci appelle également à "investir dans la formation et le soutien aux pairs aidants, élaborer des lignes directrices et des normes de qualité pour les contacts avec les pairs, et créer des mécanismes de soutien structurel pour le secteur".