De plus en plus de personnes souffrant de problèmes de mémoire souhaitent savoir précocement si elles sont en train de développer la maladie d'Alzheimer. Elles, et leurs médecins, peuvent dorénavant s'appuyer sur un scanner cérébral pour obtenir des réponses, rapportent De Standaard et la Gazet van Antwerpen lundi.
«Le diagnostic de la maladie d'Alzheimer à un stade précoce n'est pas évident», souligne Sebastiaan Engelborghs, professeur en neurosciences à l'Université d'Anvers et neurologue du réseau anversois d'hôpitaux (Ziekenhuisnetwerk Antwerpen - ZNA), dans les colonnes des deux journaux. «Cependant, il est important de poser rapidement le bon diagnostic et de commencer le traitement adapté.»
Sebastiaan Engelborghs a récemment publié une étude, en collaboration avec des collègues du Conseil belge de la démence (Belgian Dementia Council). Ils ont ainsi analysé la fiabilité de l'analyse automatique de l'IRM (imagerie par résonance magnétique) cérébrale pour détecter les changements précoces dans le cerveau. La méthode semble être si précise que les médecins peuvent l'utiliser dans la pratique pour appuyer le diagnostic de la maladie d'Alzheimer. C'est notamment le cas dans les hôpitaux universitaires bruxellois et anversois UZ Brussel et UZ Antwerpen, qui disposent d'un logiciel approprié.
«L'Alzheimer affecte généralement des parties spécifiques du cerveau», explique le professeur Engelborghs. «Ce sont principalement les volumes du cortex cérébral et de l'hippocampe, qui sont plus petits que chez les personnes en bonne santé. En comparant ces parties de cerveau d'un patient aux données normales pour son âge, nous disposons d'un morceau de puzzle supplémentaire en vue d'établir un diagnostic juste.»
Jusqu'à présent, les médecins posaient le diagnostic à un stade précoce principalement en examinant le liquide céphalo-rachidien à la recherche de protéines typiques de la maladie.
Avec ce nouveau procédé, aucun scan complémentaire ne doit être effectué car une IRM cérébrale est de toute façon réalisée en cas de soucis de mémoire pour exclure d'autres problèmes tels qu'une hémorragie cérébrale ou une tumeur. Les images existantes du cerveau sont ensuite transmises (après anonymisation) à la société louvaniste «icometrix», une spin-off des universités d'Anvers et de Louvain (KU Leuven).
«Le médecin reçoit un rapport une demi-heure à une heure plus tard», indique le directeur de l'entreprise Wim Van Hecke dans les journaux. «Nous n'envoyons pas de diagnostic mais, dans une très grande majorité des cas, il est évident pour le médecin, sur la base de notre analyse, que le patient souffre ou non la maladie d'Alzheimer. Si le diagnostic n'est pas encore assez clair, des tests additionnels peuvent être effectués.»