Comme la routine des questions ciblées et des actes thérapeutiques contribue à déshumaniser les entretiens patient/médecin, la médecine narrative s’est développée dans les années 2000, sous l’impulsion du Professeur Rita Charon de l’Université Columbia à New York.
C’est une compétence médicale qui permet de susciter, écouter, absorber, interpréter voire être ému par les récits de patients concernant leur histoire de maladie(s), en se basant sur l’empathie, l’humilité, l’écoute des émotions: ‘Racontez-moi votre histoire!’.
Diverses études ont montré que le médecin laisse en moyenne 20 secondes de parole au patient avant de l’interrompre pour réagir en discussion médicale. Par contre, si on laisse le patient ‘dérouler’ son récit de maladie pendant environ 2 minutes, il va dire l’essentiel de ce qui le touche, de ses émotions. C’est ce qu’on appelle l’écoute radicale.
L’enseignement de la médecine narrative est de plus en plus perçu dans les universités comme complémentaire de l’EBM (médecine fondée sur les preuves). Ceci peut constituer une réponse aux insuffisances d’un système de santé qui laisse quelquefois des patients ignorés dans leur souffrance. Le médecin devrait ainsi développer 3 types de compétence: l’écoute du récit du patient, l’esprit critique et enfin la capacité à construire une alliance thérapeutique.