La FDA américaine vient de donner son autorisation pour la mise sur le marché du premier stimulateur électronique pour aider les patients dépendants aux opiacés.
Le Neuro-Stim System Bridge ou NSS-2 Bridge est un petit stimulateur nerveux, connu également sous l’appellation de ‘percutaneous nerve field stimulator’ (PNFS), qui se pose derrière l’oreille du patient. L’instrument intègre une puce qui transmet des signaux électriques afin de stimuler certains nerfs crâniens. Ces stimulations peuvent limiter les symptômes résultant d’une dépendance aux opiacés: transpiration, douleurs gastro-intestinales, agitation, insomnies et troubles musculaires. Une étude clinique a démontré que cette diminution des symptômes intervient après une demi-heure environ chez un tiers des patients. «Compte tenu de la gravité de l’épidémie de dépendance aux opiacés, il se révèle nécessaire de développer des solutions innovantes susceptibles d’aider les patients au-delà du traitement médical», estime la FDA.
«La FDA est disposée à mettre en œuvre tous les moyens possibles pour soutenir le développement de nouveaux traitements contre la dépendance aux opiacés», poursuit Scott Gottlieb.
Le Bridge a été mis au point par la société Innovative Health Solutions dans l’Indiana et a été agréé en 2014 pour le traitement de douleurs aigües et chroniques. «Grâce à cette nouvelle agréation, le stimulateur électronique peut être employé de manière plus globale, dans le cas présent pour soulager les personnes souffrant de symptômes de sevrage liés aux opiacés», explique l’entreprise, avant d’ajouter que l’outil ne sera disponible que sous ordonnance et que le traitement n’est pas bon marché. «Les traitements précédents avec le Brigde revenaient entre 600 et 800 dollars.»
Il existe d’ores et déjà un autre outil de lutte contre la dépendance aux opiacés, à savoir une app pour détecter en temps réel les surdosages dans l’ensemble des Etats-Unis, baptisée Overdose Detection Mapping Application Program ou ODMAP.
Il est clair qu’il s’agit là d’une situation d’urgence. La dépendance aux antalgiques puissants se révèle extrêmement problématique non seulement aux Etats-Unis, mais également en Europe et en Belgique. «Nous sommes face à une tendance lourde et inquiétante. On recense en outre un nombre croissant d’utilisateurs admis en urgence», constatait le professeur et toxicologue Jan Tytgat (KU Leuven) plus tôt dans le mois dans les colonnes du quotidien De Morgen.