Il existait depuis plusieurs années déjà une pollinisation croisée fructueuse entre le centre de psychiatrie universitaire (UPC) de la KU Leuven et l’Institut de micro-électronique et composants (imec); en septembre 2019, les deux structures l’ont toutefois officialisée en signant une convention de collaboration durable. Dans le cadre de cet accord, l’imec financera pendant cinq ans un mandat postdoctoral et deux mandats doctoraux supplémentaires.
L’UPC planche en collaboration avec l’imec sur des solutions qui doivent lui permettre d’assurer un suivi à distance fiable de l’état psychologique de ses patients, en s’appuyant sur des innovations comme par exemple des technologies mobiles intelligentes et des algorithmes.
Les soins psychiatriques sont en effet aujourd’hui en pleine mutation, avec un glissement d’une fraction significative de la prise en charge de l’hôpital au domicile, du curatif au préventif, du collectif (traitement identique pour toutes les personnes porteuses d’un même diagnostic) à l’individuel. Le patient ne subit plus non plus passivement les choix thérapeutiques, mais devient en quelque sorte le co-gestionnaire des soins.
Les dispositifs mobiles (les fameux “wearables”) peuvent encore accélérer cette évolution, puisqu’ils permettent de suivre le patient à distance tandis qu’il reste dans son environnement familier. La manifestation des symptômes et plaintes psychiatriques peut en effet varier en fonction du cadre et du contexte et, lorsqu’on connait les signaux annonciateurs d’une maladie ou d’une crise, il est possible d’avertir le patient ou le professionnel des soins en temps utile et donc d’intervenir sans tarder.
Une combinaison unique
Quelles sont les conditions à réunir pour concrétiser de telles percées ? Louvain a en tout cas toutes les cartes en main pour réussir, avec la combinaison unique de l’imec – un acteur de pointe pour le développement de matériel informatique et d’outils de nano-électronique, de data mining et de traitement de l’information – et d’un centre de psychiatrie académique disposant d’une équipe de 60 psychiatres, 40 psychiatres en formation et 170 psychologues et d’un accès suffisant à divers groupes de patients pour rendre possible des travaux de recherche approfondis. L’UPC possède aussi une vaste expertise dans des domaines tels que la psychiatrie à domicile, la psychose, la dépression, les troubles alimentaires, la connexion entre le corps et l’esprit et la recherche sur le stress.
Le nouvel accord de collaboration, on l’a dit, n’est pas tant un point de départ qu’une confirmation d’un chemin emprunté de longue date. Dans ce cadre, l’imec financera pendant cinq ans un mandat postdoctoral et deux mandats doctoraux supplémentaires.
- Recours aux dispositifs mobiles (wearable) pour le monitoring du système du stress chez les patients dépressifs et rétablis, dans le but d’identifier rapidement toute détérioration.
| Recherche doctorale Carmen Schiweck - Recours aux dispositifs mobiles pour le monitoring du système du stress chez les patients atteints d’un trouble de la personnalité borderline, dans le but d’identifier rapidement tout dérèglement émotionnel ou comportement autodestructeur.
| Recherche doctorale Roland Sinnaeve - Recours aux dispositifs mobiles pour le monitoring du système du stress chez les patients confrontés à un trouble du comportement alimentaire ou à une addiction, dans le but d’identifier rapidement tout comportement alimentaire ou consommation d’alcool problématique.
| Recherche doctorale Nicolas Leenaerts et Neide Carina Simoes Capella - Modélisation et prédiction du comportement tabagique et des rechutes à l’aide de capteurs portables et contextuels
| Recherche doctorale Eric Zhai - Comparaison du système du stress au laboratoire du stress et dans la vie quotidienne
| Recherche doctorale Joanna De Calheiros Velozo - Recours aux dispositifs mobiles pour surveiller le système du stress chez les adolescents et associer les résultats au mode d’éducation et à l’environnement épigénétique
| Recherche doctorale Viktoria Chubar - Le coach virtuel: influencer le comportement à l’aide de données psychologiques et contextuelles
| Recherche doctorale Erika Lutin