Des jeux vidéos qui incitent les participants à bouger peuvent aider les personnes atteintes de démence sur les plans physique et cognitif, d'après une étude internationale menée par la KU Leuven et l'École polytechnique ETH de Zurich, dans le centre de soins "De Wingerd" à Louvain et le centre universitaire psychiatrique Z.org KU Leuven. C'est la première fois qu'une telle étude est effectuée en Belgique.
La démence toucherait environ 194.000 personnes en Belgique. Il n'existe actuellement aucun traitement médicamenteux permettant de soigner cette maladie, qui affecte la mémoire et la capacité de la personne atteinte à exécuter des tâches quotidiennes en raison de l'altération de ses aptitudes physiques et cognitives.
En recourant à un "exergame", contraction des mots anglais "exercise" (exercice) et "game" (jeu), les chercheurs ont voulu savoir si ce type de jeux vidéos de remise en forme pouvait améliorer les capacités cognitives et physiques des patients. Quarante-cinq personnes présentant des symptômes sévères de démence ont pris part à l'étude.
Le jeu consistait en un écran tactile et un panneau au sol divisé en quatre cases. Lorsque le participant touchait l'écran, ce dernier lui indiquait dans quelle case réaliser un certain type d'exercice, de façon à solliciter à la fois les aptitudes physiques et cognitives du patient. Plus celui-ci réagissait rapidement et bien, plus le niveau de difficulté augmentait.
Les participants ont été séparés en deux groupes distincts. Le premier groupe s'entrainait trois fois par semaine à raison de 15 minutes par séance pendant huit semaines, tandis que les patients du groupe témoin regardaient des vidéos musicales.
Les résultats de l'étude ont montré que l'"exergame" a amélioré les facultés cognitives des participants, telles que l'attention, la concentration, la mémoire et l'orientation. Les patients du premier groupe ont également présenté moins de symptômes de dépression. L'effet sur leurs capacités physiques était également positif au niveau de leur temps de réaction. "C'est très encourageant, car la vitesse à laquelle les patients réagissent à un stimulus est importante pour éviter des chutes, par exemple", explique Nathalie Swinnen, de la KU Leuven. "Nous nous attendions également à ce que les aptitudes des patients du groupe témoin se détériorent en l'absence d'entrainement, ce qui s'est révélé correct", poursuit-elle.
L'étude a été réalisée sur la base du seul appareil de ce type disponible en Belgique. Les résultats ont été publiés dans la revue scientifique 'Alzheimer's Research Therapy'.