Un autre regard sur les psychoses…

Un autre regard sur les psychoses…

«Dans cette surprenante soustraction, faite de beaucoup de petites soustractions, il est seul. Seul comme il n’a jamais été. Comme personne (pense-t-il) n’a jamais été. En effet, c’est particulier comme il est seul. Seul sans solitude. Il n’est plus préservé par le «nous», l’entre-nous de l’homme et de son corps. Lui, il est vraiment seul. En exil, sur place. Dans une solitude dont le solitaire n’a pas idée. La solitude de cette banlieue ne se compare à rien, est une injustice, un scandale. A côté d’elle la solitude d’un méditatif est un palais. Celle d’un gueux même est un nid, pouilleux, mais nid quand même. Ici, pas de nid. Solitude sans jouir d’être seul.» Henri Michaux, Connaissance par les gouffres (Gallimard, 1967)   La psychiatrie classique s’est cantonnée depuis ses origines à une vision résolument extérieure de la psychose. Description de prodromes, de symptômes, de tableaux cliniques: le psychiatre regarde plus qu’il n’écoute, il repère et classifie. François Tirtiaux souhaite avoir un autre regard et parler des personnes psychotiques, de l’intérieur, ce qui n’est pas facile. Il s’attache à mettre en évidence la défaillance de la couverture de protection symbolique, la sur-stimulation du réel et la sur-symbolisation par le langage qui sont à approcher de manière individuelle, chaque personne psychotique posant un cas singulier.   Published ahead of print.

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