Le nombre de personnes atteintes de démence dans notre pays pourrait considérablement diminuer à l'avenir grâce à un mode de vie sain, à un niveau d'éducation plus élevé et à une meilleure surveillance de la santé cardiovasculaire, ressort-il des travaux effectués par les chercheurs du centre d'études LUCAS (KU Leuven), dont les résultats ont été publiés dans la revue médicale Tijdschrift voor Geneeskunde.
En 2018, notre pays comptait 194.990 personnes atteintes de démence. La majorité d'entre elles souffraient de la maladie d'Alzheimer (120.800), de démence vasculaire (33.100) ou de démence mixte (19.500).
Les chercheurs ont calculé l'évolution de ces chiffres selon quelques scénarios. Dans le scénario d'une prévalence constante par âge, ils arrivaient à 378.300 personnes (+94%) en 2070. En revanche, selon le scénario dans lequel le nombre de nouveaux cas diminue de 1,7% par an, ils obtenaient 43.900 personnes (-77%) atteintes de démence en 2070. Ce 1,7% correspond à la diminution annuelle observée au Royaume-Uni sur la période 1993-2011. Elle est attribuée à un changement de mode de vie, à un niveau d'éducation plus élevé et à une meilleure gestion de la santé cardiovasculaire.
Les chercheurs mettent en garde et demandent que les résultats de l'étude soient "interprétés avec prudence, car le résultat final dépendra en grande partie de la manière dont la société abordera la démence". Une stratégie de santé publique qui encourage davantage une "vie cérébrale saine" pourrait réduire le nombre de personnes atteintes de démence dans les décennies à venir. La période allant de 40 à 50 ans est cruciale pour la prévention, la détection et la surveillance des facteurs de risque tels que l'hypertension, le diabète sucré, la malnutrition, le manque d'exercice physique et le tabagisme. "Dans le monde entier, un tiers des cas sont liés à ces facteurs."
Les chercheurs préconisent donc, entre autres, un traitement actif de l'hypertension chez les personnes d'âge moyen (45-65 ans) et les personnes âgées (plus de 65 ans) sans démence. "Les interventions visant à traiter les autres facteurs de risque comprennent une meilleure éducation des enfants, l'encouragement à faire plus d'exercice, l'implication sociale, la réduction du tabagisme et la gestion de la perte auditive, de la dépression, du diabète sucré et de l'obésité", selon les chercheurs, qui plaident également pour des prises de décisions politiques appropriées ainsiqu'un suivi continu de la démence en Belgique.