Malgré une augmentation des demandes de téléconsultation de la part de personnes en situation d'anxiété, les psychologues indépendants font face à une baisse de 90% de leur patientèle, selon l'Union Professionnelle des Psychologues Cliniciens Francophones et Germanophones (UPPCF). La Commission des psychologues recommande d'assurer la continuité des suivis essentiels, afin de limiter la surcharge du système de santé.
Les psychologues indépendants ne doivent pas fermer leur cabinet mais la Commission des psychologues recommande de privilégier la continuité des suivis essentiels par téléconsultation afin de ne pas surcharger la deuxième ligne, la troisième ligne et les services d'urgence, selon des lignes directrices publiées samedi dernier sur le site de la Commission. Chaque organisme reste chargé d'indiquer à ses employés les meilleures mesures préventives en fonction de ses spécificités et de les adapter au besoin.
"Les mesures affectant de plus en plus la vie quotidienne des gens, l'anxiété au sein de la population va augmenter", peut-on lire sur le site web de la Commission. Il est dès lors demandé aux psychologues de prévoir un espace dans leur cabinet "pour accueillir les personnes anxieuses, qui peuvent avoir besoin d'une aide à court terme pour éviter d'aggraver encore leur peur".
"On remarque que de plus en plus de personnes qui fonctionnaient correctement ou qui n'avaient pas forcément fait appel à un soutien psychologique auparavant, ressentent un mal-être persistant depuis l'apparition du virus et des mesures restrictives. Certaines ne mangent plus, ne trouvent plus le sommeil et ont des crises d'angoisse", témoigne Quentin Vassart, président de l'Union Professionnelle des Psychologues Cliniciens Francophones et Germanophones (UPPCF). "L'isolement social est propice aux réflexions sombres et de nombreuses personnes se questionnent sur le sens de leur vie en cette situation d'absence de nourriture sociale et affective. Pourtant, nous constatons une baisse de 90% de la patientèle à cause du confinement."
La Commission des psychologues détaille aussi les points principaux du plan de soutien aux indépendants lancé par le ministre Denis Ducarme début mars face à la crise du coronavirus. Les indépendants du secteur psycho-médico-social pourront notamment bénéficier de dispenses ou reports de paiements des cotisations sociales et "l'obtention d'un revenu de remplacement après sept jours d'inactivité sera facilitée".
"La question de l'indemnisation des psychologues indépendants est essentielle. Les salles d'attente sont désertes puisque les patients restent confinés chez eux et remettent leurs rendez-vous à plus tard. Certains psychologues n'ont parfois qu'une seule consultation vidéo par jour. C'est une situation intenable. Nous demandons au ministre de nous informer sur l'accès au 'droit passerelle' pour les psychologues indépendants", plaide M. Vassart.
Afin de ne pas accroître le sentiment d'inquiétude typique des périodes d'anxiété, les psychologues sont invités à lutter contre la circulation de fake news en faisant appel aux informations officielles et objectives fournies par le gouvernement. Cela pour rectifier le biais cognitif présent chez les personnes anxieuses et qui les amène à davantage prêter attention aux éléments qui les dérangent et à les amplifier.
Les psychologues doivent aussi veiller au respect des précautions sanitaires dans les salles d'attente et lors des consultations. Ainsi, il leur est demandé d'expressément inviter leurs patients à se laver et désinfecter les mains, à garder une distance minimale d'un mètre et à éviter les paiements en espèces.